Complot contre la sûreté de l'Etat: Une manipulation?
L'avocate Dalila Msadek a parlé, ce mardi 22 août 2023, dans Midi Show, des derniers développements, après la prolongation des mandats de dépôt des détenus politiques, dans l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat.
Elle a expliqué que l'affaire n'a pas bougé depuis le 25 février, date de l’émission des mandats de dépôt à l'encontre des prévenus et que ceux-ci n'ont pas rencontré le juge d'instruction.
Msadek a estimé que la prolongation de la détention n'est pas automatique et que le principe des choses est que la détention préventive est d'une durée de six mois, avec des exceptions de deux fois quatre mois fois, selon certaines conditions, comme la présence, recherches et tests incomplets ou nouvelles preuves, "mais cela ne s'applique pas dans le cas présent. "Assez, c'est assez", a-t- elle dit.
Elle s’est, par ailleurs, demandée : "Ils ont accusé les détenus de 17 chefs d'accusation, chacun passible de la peine de mort. Pendant six mois, ils n'ont trouvé aucune preuve, alors pourquoi cette prolongation?"
Elle a ainsi annoncé qu'aujourd'hui la décision de prolongation a fait l'objet d'un appel et qu'une audience aura lieu devant la Chambre d'accusation dans les prochains jours, considérant ce qui se passe comme une "absurdité absolue".
Dans ce même contexte, Dalila Msadek a accusé l'ancien ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, d'avoir fabriqué ce dossier en janvier et février, "alors que les relations entre lui et le président de la République étaient tendues et afin qu'il retrouve son statut pour ne pas perdre sa position, il a inventé l'histoire", selon son récit.
Elle a poursuivi : "Moi, en tant que sœur d'un prisonnier et non en tant qu'avocate, j'exige une enquête auprès de Taoufik Charfeddine qui est à l'origine de cette fabrication. Nous avons déposé une plainte contre lui et contre le ministre de la Justice, mais les plaintes n'ont pas quitté les rayons du ministère de la Justice, à ce jour".
Elle a ajouté que Taoufik Charfeddine a induit en erreur l'État avec l'existence d'un crime et a attaché des accusations liées au terrorisme contre des militants pour abuser de l'opposition. "Mais il s'est avéré que le dossier était vide et que l'État s'y est impliqué et il se trouve dans l'embarras à l'intérieur et à l'extérieur, mais il n'admet pas qu'il a commis une erreur".